1946 parents Nice.

1946

Le voyage de mes parents à Nice.

C’était en février 1946 . Je suis certaine de la période, car Maman disait « En février, pour nous, c’était presque l’été ! Les gens, là-bas, nous prenaient pour des fous qui ne s’habillaient pas chaudement !»

On voulait oublier la guerre.

Les voisins d’en face de chez mes parents se nommaient « Van Overstraeten » , ils portaient vraiment bien leur nom ! ! ! Nous les appelions « les Frigogel » vu qu’ils étaient propriétaires d’une petite usine de montage de frigos. ( voir dans Souvenirs divers : « L’après guerre , la Maison Chinoise , Le traîneau et Linkebeek)

Papa et Maman les appelaient par leur prénom « Jean et May » (May c’était « Mariette », mais « May » faisait un peu anglais, c’était de mode ! ! !)

Jean avait ressorti de sa cachette la belle Chevrolet que la guerre avait ainsi épargnée .

Il ne lui restait plus qu’à conduire les amis en voyage !

Et pourquoi-pas à Nice ?

Va pour Nice , cela plaît à Papa dont les racines sont à Castellane et aussi à May qui a du cousinage par là.

Mais en 1946, la libre circulation des devises (entre autres) était loin d’être effective !

Il a donc fallu frauder les sous !

Il fut convenu que, jusqu'en France, chaque couple partirait avec son propre véhicule.

Papa ,qui s’était offert, juste après la guerre, une « superbe » Impéria sans soupapes.

( voir la photo ci-dessus) , se réjouissait de ce voyage !

Confortable, spacieuse, (la Grisette, comme on l'appelait à cause de sa peinture genre "mirargent") les a donc conduits, Maman et lui jusqu’à l’entrée de la France.

Cela permettait de partager la cagnotte du voyage en deux « au cas où ». . . .

Les détails de cette aventure me transmis par ma soeur Claudine :

« Arrivés en France,Papa et Maman ont garé leur « Grisette »contre le pignon d’une ferme . Repaire : le mur placardé d’une affiche de cirque ambulant . Au retour, hélas, le cirque était parti ailleurs et le mur entièrement nettoyé !

On imagine le stress des parents . . . .

Claudine me confirme également qu’ils sont partis à 3 couples, ce qui explique cette voiture que je ne connaissais pas sur certaines photos.

Ce troisième couple devait être "l'oncle Alfred et sa femme".

Qui était aussi ce cousin lointain de May ( famille de son Oncle Alfred)?

Était-ce lui qui connaissait un prêtre (ou était lui-même ?).

C’est flou dans mon souvenir.

Le Monsieur en question n’en vendait pas moins de l’eau miraculeuse sensée guérir de tous les maux , ou presque .

Je sais que cela s’est mal terminé pour lui le jour où le pot aux roses a été découvert . . .

Ceci pour expliquer les photos nommées « Dans la famille de l’oncle Alfred » . On y voit , entre-autres , des gens , dont May et Maman , devant une source « miraculeuse ? » .

J’ignore quel a été l’itinéraire du voyage, c’est pourquoi je place toutes les photos dans l’ordre alphabétique .

Certaines proviennent de pochettes achetées sur place , elles n’en reflètent pas moins la région à cette époque, et sans doute même avant la guerre.

Papa et Maman ont toujours gardé un souvenir ému de ce voyage !

Ils racontaient volontiers la conduite audacieuse de Jean dans les Gorges du Loup , ou dans la Grande Corniche au-dessus de Nice ! Papa n’était pas à l’aise du tout et criait « Jean, attention ! j’ai des enfants qui m’attendent à la maison ! ».

Leur plus beau souvenir était à Gap . Lorsque ,au matin, ils ont ouvert la fenêtre de leur chambre d’hôtel , ils ont respiré un air si pur qu’ils ne l’ont jamais oublié ! « Ah ! mère, tu te souviens, l’air de Gap ! ». Nous sommes passés à Gap dans les années 1990/2000, « l’air de Gap » avait bel et bien disparu !.. dommage !!

06 décembre 2016